Le dernier gérant des Robin

Auteur : Louis Haché
Date de publication : 20111001
Nombre de pages : 188
ISBN : 978-2-89627-274-7
Prix : 19.95

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Description

Louis Haché, natif de Saint-Isidore dans la Péninsule acadienne, a été professeur à l’École normale provinciale et traducteur au Bureau de traduction du Nouveau-Brunswick. Reconnu comme faisant partie des plus grands romanciers acadiens, il a été honoré à plusieurs reprises pour ses oeuvres littéraires : prix France- Acadie en 1979 pour son roman Adieu, P’tit Chipagan, prix l’Acadie entre les lignes de Radio-Canada en 2001 pour Le desservant de Char nissey, et en 2004 le prestigieux prix Champlain pour La maîtresse d’école. En 2004, il présentait sous forme de coffret sa trilogie À la recherche de la gâgne, une oeuvre magistrale regroupant La Tracadienne, Le desservant de Charnissey et La maîtresse d’école. À l’occasion du CMA à l’été 2009, il offrait un essai historique, De Tracadie à Tilley Road. Louis Haché a aussi écrit plusieurs articles dans la Revue d’histoire Nicolas-Denys, de la Péninsule acadienne. Il nous présente ici Le dernier gérant des Robin, la suite attendue de Cortège d’anguilles. 

Tu dois connaître LaPerelle ?
Un arbre fruitier ou une personne. Ça, je le savais.
Une sorte de cerisier ? dis-je, car j’avais envie de faire le contraireux pour voir ce qu’elle dirait. Elle aurait eu raison de rire de moi ou de se fâcher ; elle m’enveloppa d’un regard de maîtresse d’école et me reprit aussitôt.
LaPerelle… un nom de Jersiais.
Si Bernadette s’était éloignée tantôt, voici qu’elle était revenue tout entière. Elle avait roulé son fauteuil près de ma chaise, et j’avais l’impression qu’elle me fouillait dans les yeux avec ses doigts.
Y a-t-il longtemps qu’il a été agent à Lamèque ?
Dans le milieu des années 1930, dit-elle, mais il n’était pas agent. C’était le premier commis. Je lui expliquai qu’à part le gérant LeRiche nous ne les connaissions pas beaucoup. Il y avait eu des Jersiais de ce nom, mais ils gardaient leurs affaires entre eux. Ensuite, nous pêchions en goélette ces années-là. On rentrait souvent à la voile, tard le soir, puis on dormait une partie du dimanche. Le lundi au petit jour, il fallait décharger le bateau à bras et se préparer à partir. On n’avait enseulement pas le temps d’aller voir les filles ; encore moins d’aller aux noces. Des fois, nos blondes attendaient jusqu’à la fin d’octobre avant de savoir si on était encore en vie, parce qu’il y en avait qui se noyaient.