Auteur : Michel Cormier
Date de publication : 20040721
Nombre de pages : 286
ISBN : 2-921824-30-2
Prix : 29.95
Description
Michel Cormier est le correspondant de la télévision de Radio-Canada à Moscou. Natif de Cocagne, au Nouveau-Brunswick, il a fait ses premières armes dans le journalisme au quotidien l’Évangéline et au service de l’information de Radio-Canada Atlantique. Récipiendaire du prix Judith-Jasmin, il est diplômé en journalisme et en science politique. Il a publié Un dernier train pour Hartland, une biographie de Richard Haftield, en compagnie de son collègue Achille Michaud. Le livre a obtenu une mention honorable pour le prix France-Acadie. Il habite Moscou encompagnie de son épouse et de ses trois enfants.
LOUIS J. ROBICHAUD
UNE RÉVOLUTION SI PEU TRANQUILLE
Louis Robichaud n’en était peut-être pas encore conscient, mais avec la sortie fracassante de K.C. Irving, c’est toute la nature du débat sur son programme d’égalité sociale qui venait de changer. Lorsqu’il rentra à Fredericton, quelques jours plus tard, le premier ministre allait se retrouver devant une nouvelle géographie politique.
Jusque-là, l’opposition aux réformes de Robichaud était vague et latente, comme si la population, devant l’ampleur et la complexité même de ce qu’elles représentaient, attendait un quelconque signe pour en saisir le sens. K.C. Irving, tel un sage, était descendu de la montagne et il avait interprété les oracles du changement. Son verdict était désormais gravé dans la pierre : ce que proposait Robichaud était sinistre. Le peuple pouvait préparer les effigies et y mettre le feu.
Le génie d’Irving aura été de ne se prononcer qu’une fois sur le programme d’égalité sociale. S’il avait continué à faire des discours et à donner des interviews sur le sujet, ses arguments auraient fini par être contestés, il se serait éventuellement contredit. Robichaud, comme un boxeur réduit à combattre son ombre, se retrouvait donc soudainement devant un adversaire qui refusait l’affrontement. Ce n’était pas que Irving refusait d’engager le combat, c’est qu’il avait décidé de le faire par d’autres moyens. C’était grâce à son conglomérat de médias qu’il avait l’intention de venir à bout de Robichaud.